Utilisation du logiciel BackyardEOS

Ecrit le 30/09/13.

Présentation

Voici quelques mois que j’utilise BackyardEOS (BYE pour les intimes…) pour faire mes acquisitions, et devant sa facilité d’utilisation, à laquelle s’ajoute quelques fonctions très utiles, j’ai décidé d’en faire une petite présentation. Comme son nom l’indique, ce logiciel permet de gérer une séance de photographie astronomique avec un reflex Canon EOS, ce qui tombe bien vu que 90% des amateurs qui pratiquent l’astrophotographie avec un appareil photo numérique utilisent un Canon…
Le logiciel peut être téléchargé sur cette page. Il est certes payant (35 $ la dernière version classique, soit moins de 30 euros), mais pour ce prix-là on se retrouve avec un excellent outil qui va nous faciliter grandement la vie lors de nos séances photos.
Il est à noter que j’utilise BYE pour piloter mon Canon 350D, ce qui me prive des fonctions du logiciel qui nécessitent l’emploi du Live View, ce dernier n’existant pas sur le 350D.

Déroulement d’une séance photo avec BackyardEOS

1- Au lancement du logiciel, on se retrouve avec l’écran suivant :

BYE

2- On va cliquer sur le bouton Connecter et si tout va bien une série d’information s’affiche sur l’appareil photo dans le centre d’information.

BYE

3- Sur la droite de l’écran on a alors accès au centre de programmation des captures.

BYE

4- On va maintenant programmer nos images. Dans la liste déroulante « Type d’image » se trouve sélectionnée par défaut l’option LIGHTS (pour « lumières ») qui va servir à nommer les images de l’objet que l’on va capturer (on en reparle plus loin). On entre le nom de l’objet, ici dans mon exemple NGC 6819. Ensuite on va programmer nos acquisitions : dans mon exemple je fais une série de 20 images, l’obturateur est en mode BULB (pour les poses de plus de trente secondes), la durée de chaque pose est de 180 s et j’ai choisi de mettre 800 ISO.

BYE

Il est à noter que l’on pourrait programmer différentes séries de captures, avec des temps de pose différents (par exemple 10 poses de 3 minutes puis 5 poses de 4 minutes etc …). Deuxième remarque, BYE effectue automatiquement les captures au format RAW, ce qui est pratique si on a par mégarde laissé le réglage de l’APN en JPEG.

5- Il ne reste plus qu’à cliquer sur le bouton Capturer pour lancer les acquisitions. Le centre de programmation est alors remplacé par le centre du progrès (marrant comme non, hein clin d'oeil?) qui indique en fait la progression de la séance photo.

BYE

On peut voir la pose en cours (1 sur 20) et son temps de pose (31 s sur 180). Le message « Echéance estimée » indique une approximation de l’heure à laquelle se terminera la série de captures (oui je sais, sur la photo il est indiquée 18h48, mais c’est parce que c’est une simulation et pas une capture d’écran prise sur le terrain clin d'oeil… Accessoirement sur mon logiciel il y a un petit bug puisqu’il y a un message en espagnol à l’écran …)

6- Une fois la pose terminée, l’image s’affiche dans l’écran sur la gauche, et à droite son histogramme apparaît.

BYE

Le nom de l’image s’affiche au-dessus d’elle, notez la façon dont elle est nommée :

BYE

En plus du nom de l’objet, le nom de l’image contient l’information LIGHT, la durée de la pose, l’ISO, la date et l’heure de son acquisition. Certes, c’est long, mais cela permet de se retrouver facilement et instantanément parmi tous les fichiers qui remplissent le disque dur une fois qu’on a fait les images de l’objet, les dark, les flat et les offset … C’est là aussi l’un des côtés très pratique de BYE. A noter que l’on peut modifier dans les paramètres du logiciel la façon dont il enregistre les noms des images.

7- Voilà, une fois que toutes les acquisitions de l’objet auront été faites, il faut passer à la capture des images de calibration. On va généralement commencer par les darks, qui doivent être faits à la même durée que les images de l’objet lui-même. Pour cela on retourne dans le centre de programmation des captures, et dans la liste déroulante « Type d’image », on va maintenant choisir Darks, puis le nombre d’images à faire, le reste des paramètres restant inchangés.

BYE

On cliquera ensuite sur le bouton Capturer pour lancer les acquisitions (après avoir mis le bouchon du télescope bien sûr !), et à la fin on va récupérer nos images de darks dont le nom commencera par NGC 6819_DARK_180s_… ce qui à nouveau permettra de les repérer et de les classer facilement parmi les autres fichiers.

8- On peut ensuite faire une série d’images d’offset, ou images de Bias comme le disent les anglo-saxons, et c’est d’ailleurs la dénomination utilisée dans BYE. On va donc sélectionner Bias dans la liste « Type d’image » puis, comme ces captures doivent être faites avec la durée la plus courte possible, on va dans la liste déroulante « Obturateur » pour choisir la durée la plus courte possible, en l’occurence 1-4000 ème pour le 350D.

BYE

Dans mon exemple j’ai choisi de faire 11 offset, on va cette fois récupérer 11 images dont le nom commencera par NGC 6819_BIAS_180s_…

BYE

9- Pour finir, il reste normalement à faire les images de Flats . Dans mon cas, j’utilise ma boîte à flats et je fais mes images avec un durée de 1-60ème de seconde. Dans « Type d’image » je choisis cette fois Flats, leur nombre puis dans « Obturateur », je sélectionne 1-60.

BYE

On va donc cette fois obtenir 11 images nommées NGC 6819_FLAT_180s_…

Comme on le voit, l’utilisation du logiciel est extrêmement simple et grâce à la méthode qu’il utilise pour nommer les fichiers, c’est un jeu d’enfant de s’y retrouver parmi les différents types d’images capturées.

Du dithering avec BackyardEOS et PHD Guiding

Une des raisons qui m’a fait également choisir ce logiciel est la possibilité de pouvoir faire du dithering si on le couple avec PHD Guiding. Le dithering est une technique qui consiste, entre différents clichés d’un même objet, à déplacer la prise de vue de quelques pixels, ce qui a pour effet d’éliminer les trames qui apparaissent sur l’image finale lorsqu’on fait l’addition des brutes.
Pour cela, il faut bien entendu avoir lancé PHD Guiding et aller dans le menu Tools du logiciel. Là on va cliquer sur Enable Server, afin de permettre à BYE de communiquer avec PHD.

BYE

Maintenant il faut retourner dans BYE, puis cliquer en haut à droite sur le bouton PHD.BYE

Dans les messages d’information apparaît alors normalement le message « PHD dithering activé« .

BYE

Il ne reste plus maintenant qu’à lancer une séance de captures comme expliqué précédemment, et l’on verra que, à intervalle régulier, BYE interrompt les acquisitions quelques secondes en affichant le message Dithering puis Stabilisation. Durant cette période, il déplace automatiquement la monture afin de faire bouger la prise de vue de quelques pixels puis, une fois ceci fait, il fait une petite pause pour attendre la stabilisation de l’autoguidage et la séance de photos reprend normalement. Tout cela se fait donc automatiquement, sans aucune intervention de l’utilisateur.

Par défaut, BYE fait du dithering toutes les 4 poses. On peut modifier cela en cliquant sur le bouton Paramètres. Dans la rubrique Tramage PHD, on peut changer la valeur en face de « Tramer toutes les X images » qui est donc à 4 par défaut. Ne pas oublier de cliquer sur Sauvegarder ou Appliquer pour pouvoir utiliser le nouveau paramètre.

BYE

Conclusion

BYE est donc un logiciel simple d’utilisation et très astucieux, parfaitement adapté à la photographie astronomique à l’aide d’un reflex Canon. De nombreux paramètres sont modifiables, et il possèdent bien d’autres fonctionnalités que celles que je viens d’expliquer ici. D’autres pages seraient donc sans doute nécessaires pour détailler toutes les possibilités offertes par cet excellent logiciel.

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