Images avec un reflex numérique

A l'avenir...

Pourquoi cet article ? En fait, je me suis posé la question de savoir comment il m’était possible de progresser dans le domaine de l’astrophotographie. Et il s’avère (et c’est tant mieux !) qu’il me reste encore de nombreuses voies à explorer et donc, sans doute encore de longues années (enfin j’espère …) de photographie astronomique à pratiquer pour arriver à ce que j’imagine être mon « niveau ultime » de maîtrise dans ce domaine …

En réalité, une progression en astrophographie implique d’améliorer chacun des trois éléments principaux qui composent la « chaîne » nécessaire à la réalisation d’un cliché astronomique, à savoir :
– l’instrument qui capte les images de l’objet (le télescope ou la lunette, dans mon cas ce bon vieux 200/800)
– l’appareil qui prend les clichés (webcam, APN, caméra CCD, et pour moi le Canon 350 D)
– et enfin la monture qui permet un suivi plus ou moins long et donc une durée de pose plus ou moins longue.

Evidemment, si je gagnais au loto demain (ce qui va s’avérer compliqué, d’autant plus que je n’y joue jamais clin d'oeil …), j’irais de ce pas m’offrir la monstrueuse monture capable de porter sans sourciller des dizaines de kilo tout en offrant un suivi parfait, sur laquelle j’installerais une magnifique lunette de 150 mm de diamètre accompagnée du dernier cri en matière de caméra CCD existante, le tout installé dans mon observatoire personnel … Evidemment, ma réflexion ne se situe pas sur ce plan-là, mais reste dans le domaine de l’astronome amateur de base, qui va tenter de tirer le meilleur parti de son matériel sans posséder un budget illimité…

Donc retour à la réalité clin d'oeil … Voyons ce qu’il est possible d’améliorer pour chacun des trois éléments cités plus haut :

1. Améliorer l’instrument.

Pour être précis, je devrais plutôt dire « améliorer les images qu’on peut obtenir avec l’instrument« .

Le premier point à examiner est le problème du rapport F/D 4 du 200/800. Avec un rapport F/D court, un télescope de Newton produit beaucoup de « coma », défaut optique qui dégrade l’image, on voit alors les étoiles allongées en bord de champ. Le remède est connu, il faut utiliser un correcteur de champ type « Paracorr » qui supprime en grande partie ce problème.

Un second point pourrait être de tenter d’améliorer la finesse de la mise au point, qui là aussi est sensible avec un F/D aussi court. Mon télescope possède un porte-oculaire de type Crayford, qui permet une mise au point très douce. Cependant il existe des Crayford avec démultiplication : en fait une molette supplémentaire sur le porte-oculaire permet une mise au point encore plus précise. Mon Crayford d’origine est sans démultiplication, il serait sans doute utile de le remplacer par un Crayford démultiplié, ce qui faciliterait l’obtention d’une mise au point la plus fine possible..

Crayford

Le dernier point (qui n’est en fait pas lié directement au télescope) concerne l’utilisation d’une « boîte à flats ». En effet, normalement lorsqu’on procède à des prises de vue, il est nécessaire de faire l’acquisition d’images de flats. La plupart des astronomes amateurs utilise pour ce faire ce qu’on appelle une « boîte à flats », qui se fixe à l’avant de l’instrument et permet d’obtenir ces fameuses images qui permettent ensuite de corriger certains défauts et de supprimer les poussières éventuelles qui se trouveraient sur le capteur de l’APN ou de la caméra.

2. Améliorer l’appareil photographique.

La première chose à faire consiste à utiliser le mode « longue pose » du 350 D, afin de pouvoir faire des poses de plus de 30 secondes. Là aussi le problème est facile à régler, il suffit de se procurer une interface (peu onéreuse) qui permet de piloter la longue pose de l’APN et donc d’accéder à des poses supérieures à 30 secondes. Le problème risque de venir ensuite de la capacité de suivi de la monture, car rien ne sert de poser deux minutes si la monture n’est plus capable de suivre la cible au bout de 50 secondes … Ceci sera le sujet du point numéro 3 …

La seconde chose qu’on peut faire concernant l’APN est le « défiltrage », c’est une opération qui consiste à enlever le filtre d’origine qui se trouve devant le capteur, ce qui rend l’appareil beaucoup plus sensible notamment dans le rouge, qui est la couleur qu’on retrouve sur de très nombreuses nébuleuses. L’appareil ainsi défiltré capte donc beaucoup plus de signal lors des poses photographiques.

3. Améliorer la monture.

J’aime beaucoup la monture Sky View Pro qui porte de manière très convenable mon 200/800, et me permet des poses photographiques courtes, cependant je doute de pouvoir atteindre des poses vraiment beaucoup plus longues avec elle.

En effet, d’une part la charge du téléscope me semble déjà être à la limite des capacités de portage de la monture (j’utilise 10 kg de contrepoids), ce qui n’est jamais bon pour espérer un suivi impeccable !

D’autre part, le moteur de suivi n’est sans doute pas d’une précision absolue. Suffisante pour des poses courtes, de l’ordre de 30 secondes, mais au-delà, j’ai de sérieux doutes.

Enfin, quelque soit la monture utilisée, à un moment ou un autre, si on veut vraiment faire des poses longues, de l’ordre de plusieurs minutes, il semble nécessaire de passer à une solution d’autoguidage, ce qui signifie qu’il faut pouvoir mettre en parallèle du téléscope un second instrument destiné au suivi, relié à un ordinateur qui lui-même pilotera la monture par l’intermédiaire d’un port d’autoguidage (pour faire simple…).

Autoguidage

Un exemple d’instrument paré pour l’autoguidage

Or comme je le disais précédemment, la Sky View Pro me semble déjà à la limite de ce qu’elle peut supporter en terme de charge, donc je ne la vois pas porter un second instrument. Plus problématique encore, elle n’est pas conçue à la base pour le suivi photographique et ne possède donc pas le fameux port d’autoguidage, donc ne peut être pilotée par informatique.

Bref, j’ai beau tourner le problème dans tous les sens, à moins d’être suffisamment calé en technique et en électronique pour être capable de bricoler soi-même cette monture pour en améliorer la précision et le suivi (ce qui n’est pas dans mes capacités je le crains…), je pense qu’il faudra me résoudre à changer de monture à l’avenir si je veux espérer atteindre des poses plus longues en photographie, et cela me semble même carrément nécessaire si un jour je décide de me mettre à l’autoguidage.

Conclusion :

comme on le voit, plusieurs pistes sont à suivre pour progresser en astrophotographie, mais la conclusion, qui n’a évidemment absolument rien d’originale, est que pour réussir de bonnes photographies du ciel profond, il est avant tout nécessaire de pouvoir poser le plus longtemps possible, et que comme toujours dans ce domaine, l’acteur essentiel reste la monture, qui doit pouvoir porter tranquillement le (ou les) instruments d’astronomie accompagné de l’appareil photo ou la caméra et posséder une motorisation suffisamment précise pour assurer un suivi impeccable pendant de longs temps de pose.

 
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