Observer autour de la constellation de l'Aigle

Objets observés :

1 étoile simple : Altaïr.

1 étoile double : Gamma du Dauphin.

2 amas ouverts : l’amas de Brocchi (amas du cintre) et M11 (amas du canard sauvage).

1 amas globulaire : M71.

1 nébuleuse planétaire : M27 (nébuleuse Dumbbell).

Introduction :

observations effectuées en juillet et en août 2004. La constellation de l’Aigle est facile à repérer grâce à la brillante étoile Altaïr, qui forme le triangle de l’été avec Deneb et Véga (voir schéma ci-dessous). Les étoiles les plus évidentes à trouver sont Altaïr et les deux étoiles qui l’entourent, Gamma et Béta. La constellation en elle-même ne contient pas d’objets observables avec un instrument d’amateur, mais autour d’elle se trouvent une série d’objets très divers et tous remarquables dans leur catégorie , ce qui fait de cette région du ciel une zone d’observation à ne pas manquer ! On va trouver une très belle étoile double colorée, Gamma du Dauphin, deux amas ouverts très différents, l’amas de Brocchi qui est très étendu et formé de quelques étoiles brillantes, et l’amas M11, petit mais constitué de milliers d’étoiles minuscules, l’amas globulaire M71 et la magnifique nébuleuse planétaire M27. Ces objets méritent une soirée à eux seuls !

L’ Aigle et le Dauphin : (carte)

Pour commencer, on peut jeter un oeil à Altaïr, qui est une étoile blanche-bleue brillante, qui est très semblable à Véga et Deneb. On peut observer les trois étoiles, elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau ! Ceci fait, on vient d’observer le seul objet qui appartient réellement à la constellation de l’Aigle.

Maintenant, on va chercher l’amas ouvert M11. Pour cela, il faut repérer l’étoile Lambda de l’Aigle qui se trouve au bout de la constellation (celle-ci est assez étendue, il faut prendre le temps de bien repérer la bonne étoile). Dés qu’on l’a, on a fait le plus dur. En pointant celle-ci au télescope, on voit dans le chercheur une série d’étoiles formant un U, dont les branches ne sont pas symétriques. En cherchant au bout de la branche du U la plus longue, on tombe sur une petite tâche floue : on a trouvé M11 ! A noter que cet amas n’est pas rattaché à la constellation de l’Aigle, mais à celle dite de l’Ecu de Sobieski.

A un grossissement de 45x (oculaire de 20 mm), l’amas est tout petit : on dirait un amas globulaire ou une nébuleuse. Or, grossi 90x (10 mm), on s’aperçoit qu’il s’agit bien d’un amas ouvert : on observe alors une multitude de minuscules étoiles, toutes bien détachées. Une étoile brillante occupe le centre de l’amas. Il peut être grossi encore 150x (6 mm) et même à 180x (Barlow x2 + 10 mm), il reste visible, rempli de petites étoiles très nombreuses. C’est vraiment un superbe objet !

Après ce magnifique amas, il va falloir trouver de l’autre côté de l’Aigle la constellation du Dauphin. Bien que peu étendue et constituée d’étoiles moyennement brillantes, le Dauphin se repère facilement non loin d’Altaïr, grâce au losange caractéristique qui représente le corps de l’animal, prolongé par une ou deux étoiles qui en constituent la queue. En fait, cette constellation ressemble vraiment à un Dauphin.

On pointe maintenant Gamma du Dauphin, le nez de l’animal, et on va pouvoir observer une étoile double colorée. L’étoile est dédoublée dés 90x (10 mm). L’étoile principale apparaît nettement jaune, tandis que la couleur de l’autre est un peu plus difficile à voir. Elle m’a semblé bleue ou verte pâle. Vous pouvez en voir une photo dans la rubrique Images.

La Flèche : (carte)

pour la suite de notre observation, on a besoin de repérer la petite constellation de la Flèche. Elle est minuscule, mais va nous permettre de trouver nos trois derniers objets. Quand on regarde le triangle de l’été, on peut tracer une ligne allant de Véga de la Lyre à Altaïr, et la Flèche se trouve à gauche de cette ligne, près de l’Aigle. On peut dire aussi qu’elle se trouve presque à mi-chemin entre Altaïr et Albiréo, l’étoile qui constitue la tête du Cygne. Elle n’est pas très facile à voir la première fois, mais dés qu’on a réussi à la repérer, on le retrouve beaucoup plus facilement par la suite !

Tout d’abord, on pointe le télescope entre Gamma (la pointe de la Flèche) et Delta (ces deux étoiles dessinant le corps de la Flèche), et entre ces deux étoiles on va tomber sur l’amas globulaire M71. Je l’ai repéré à 28x (32 mm) et 45x (20 mm), il m’a semblé assez petit et peu lumineux. A 90x (10 mm), et encore pire à 150x (6 mm), on ne le voit pratiquement plus. Je me suis contenté de l’observer à 45x, en vision décalée. Il m’a fait penser à M56, l’amas globulaire de la Lyre. Bref, je ne l’ai pas trouvé très intéressant !

Beaucoup plus spectaculaire est l’amas de Brocchi : c’est un amas ouvert étendu, et en fait, le plus simple pour le repérer, mais aussi pour l’observer, c’est d’utiliser une paire de jumelles ! On peut partir de Gamma de la Flèche, et on se déplace vers l’ouest, en dépassant la queue de la Flèche. Dans cette zone, on va trouver un amas qui dessine … un cintre ! On le surnomme d’ailleurs l’amas du cintre, ou l’amas du portemanteau ! Il y a en fait 5 étoiles parfaitement alignées et régulièrement espacées, qui forment le corps du cintre, et 4 ou 5 étoiles qui en dessinent le crochet ! On peut évidemment utiliser le télescope pour l’observer, mais à condition d’utiliser un faible grossissement. A 28x (32 mm), il rentre tout juste dans l’oculaire !

Pour finir, on va se diriger vers la nébuleuse planétaire M27. On peut la repérer en partant toujours du même point, à savoir Gamma de la Flèche, et en cherchant un peu au nord et à l’est (en haut à gauche …). Elle se trouve juste à côté d’une étoile brillante qui est 14 Petit Renard (j’ai bien lu le livre, hein …). En effet, M27 se trouve en réalité dans la constellation du Petit Renard, mais jusque là j’ai été bien incapable de repérer cette petite et faible constellation dans le ciel !

Une autre méthode pour trouver M27 (c’est d’ailleurs comme cela que je l’ai trouvée la première fois) est d’utiliser les coordonnées de la monture. Evidemment, cela demande une mise en station (un tout petit peu …) précise. On pointe Gamma de la Flèche et on la centre dans l’oculaire à 28x (32 mm). On observe une étoile de couleur jaune. On se déplace ensuite de + 3° en déclinaison. En fait, il suffit de repérer qu’on tourne l’axe des déclinaisons dans le bon sens, on colle l’oeil à l’oculaire et on tourne lentement le flexible. Si tout va bien, une grande et belle nébuleuse grise apparaît dans l’oculaire. Magnifique !

La nébuleuse est assez étendue (pour une nébuleuse planétaire), on peut l’observer à différents grossissements : 28x (32mm), 45x (20 mm) et 90x (10 mm). L’étoile brillante est hors du champ à 90x. L’observation est agréable à 45x, on perçoit bien en vision décalée la forme de « cacahuète » de la nébuleuse, c’est-à-dire son centre resserré, qui lui vaut ses surnoms de « trognon de pomme » ou de Dumbbell (haltère en anglais … bon, j’avoue, je viens de regarder dans le dictionnaire …). Bref, M27 est l’une des plus belles nébuleuses planétaires du ciel et en plus l’une des plus faciles à trouver et à observer ! Que demander de plus ?

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