Télescope GSO 200/800 sur Sky View Pro

Télescope GSO 200/800 :

Le diamètre de 200 mm associé à la focale de 800 mm fait de ce téléscope un instrument spécialisé dans l'observation (et aussi la photo) du ciel profond. Il est relativement peu encombrant pour un Newton de 200 mm, puisque le tube ne mesure que 73 cm de long. L'ensemble tube avec chercheur, colliers et queue d'arronde pèse 8,7 kg.

Le porte-oculaire d'origine est un Crayford, qui permet une mise au point très douce. Cependant il a fallu resserrer quelques vis car il lui est arrivé de se desserrer et de tourner dans le vide. Il est au coulant 50,8 mm avec un adaptateur de 31,75 mm. Il est à noter que le téléscope est livré avec un tube allonge de 35 mm, qui s'insère dans le porte-oculaire, et qui est nécessaire pour atteindre la mise au point en visuel. L'avantage de ce système est qu'en enlevant le tube allonge, on peut atteindre le foyer de l'instrument pour faire de la photo. Ainsi, je peux utiliser ma webcam au foyer de l'instrument, mais aussi à l'aide du réducteur de focale en enlevant le tube allonge.

Le chercheur fourni est un 8x50, qui se fixe par un sytème type queue d'arronde sur le tube. Il est vraiment très pratique par rapport à ce que j'ai utilisé jusqu'à maintenant. Il faut en régler la netteté la première fois qu'on l'utilise, puis on verrouille la mise au point une fois pour toute à l'aide d'une bague de blocage. L'alignement du chercheur est très facile car il suffit de régler deux vis seulement. Enfin il est vraiment très lumineux : les gros amas globulaires par exemple sont visibles directement au chercheur.

L' arrière du télescope est équipé d'un ventilateur destiné à accélérer la mise en température. Je ne me prononcerais pas sur l'efficacité ou l'utilité d'un tel dispositif, ne l'ayant pas vraiment encore testé.

Monture Sky View Pro :

La monture est la Sky View Pro d'Orion, sur laquelle le téléscope est fixé par une queue d'arronde. Le trépied est très solide et très stable, les tubes des pieds sont larges et faciles à régler en hauteur. Il faut trois contrepoids pour équilibrer le téléscope. Il est à noté que l'équilibrage a été assez facile à faire. L'ensemble dégage un très bonne impression de solidité.

En gros plan, le viseur polaire Orion (livré en option) se visse à l'intérieur de la tête de la monture. Il est nécessaire ensuite d'en régler le centrage, ce qui n'est pas très aisé ! Il suffit cependant de le faire une fois pour toute. Il est très aisé à utiliser, car on se sert des dessins de la Grande Ourse et de Cassiopée pour positionner l'étoile polaire, ce qui fait que la mise en station prend une minute tout au plus !

La monture possède une double motorisation (en option). Le moteur en ascension droite est facile à monter et est protégé par un capot en plastique. Par contre le moteur en déclinaison est bizarre à installer (voir photo), il est à l'air libre ainsi qu'une partie de la plaque électronique où l'on branche la raquette. Ca fait pas très pro tout ça !

Enfin, la monture possède de grands cercles pour le pointage des objets par coordonnées. C'est sans doute la seule monture dans ce niveau de prix qui possède des cercles réellement utilisables. C'est d'ailleurs l'une des raisons principales qui m'a fait choisir cette monture. Après quelques essais, il s'avère que l'utilisation de ces cercles est réellement efficaces. Un très bon point !

Mon avis sur le 200/800 :

Le 200/800 est un télescope que j’ai choisi pour répondre à deux contraintes souvent contradictoires : je voulais d’une part pouvoir progresser en observation, d’où le choix d’un diamètre de 200 mm, et d’autre part pouvoir progresser en photo du ciel profond, mais sans avoir les moyens d’investir dans une monture trop onéreuse. Par conséquent, je n’envisageais pas de pouvoir faire des photos avec des longues poses (de plusieurs minutes), d’où le choix d’un 200/800 car, avec un petit rapport F/D de 4, un telescope capte plus de lumière en un temps de donné qu’un autre télescope de même diamètre avec un F/D plus élevé (comme un 200/1200 par exemple). De plus la courte focale en fait un télescope relativement léger et compact, ce qui le rend adapté à une monture pas trop lourde.

En résumé, ce télescope correspondait bien à ce que je recherchais, à savoir un compromis entre observation visuelle et photographie du ciel profond, à la condition de se limiter à des poses courtes.

Cependant, je ne conseillerai pas ce télescope à un complet débutant. J’ai expliqué plus haut les avantages d’avoir un instrument avec un petit rapport F/D (tube compact et plus lumineux pour la photo), cependant ce même rapport F/D entraîne les deux principaux inconvénients suivants :

– plus le F/D est petit, plus l’image obtenue par le télescope produit de la « coma ». Ceci est un défaut qui déforme l’image des étoiles au bord du champ observé, les faisant apparaître comme de petites comètes (d’où le nom de ce défaut). Et plus le F/D diminue, plus l’importance de ce défaut augmente et plus le champ est entaché de ces déformations, qui se produisent aussi bien en visuel qu’en photo. Pour corriger ce défaut, il faut investir dans des oculaires d’un certain niveau (en clair, d’un certain prix !!) dont la conception optique limite ces défauts (personnellement j’utilise des oculaires Hyperions qui, sans être bon marché, restent relativement raisonnables en terme de prix et corrigent correctement la coma sur le 200/800). Les oculaires d’entrée de gamme n’offriront que des images très déformées sur un tel instrument ! Et pour la photo, il faut également remédier à la coma par l’ajout d’un correcteur, et là aussi avec un rapport F/D de 4, n’importe quel correcteur ne fonctionne pas forcément de manière optimale, c’est pourquoi j’ai investi dans un Paracorr, dont le prix dépasse celui de deux Hypérions …

– plus le F/D est petit, plus le télescope est sensible à la « décollimation » (ou dit autrement, plus le réglage de la collimation est fin et sensible, ce qui revient au même ). Donc si on n’a jamais collimaté de télescope (ce qui en soit n’est pas forcément une opération très compliquée mais demande une certaine compréhension du fonctionnement du télescope), si on ne se sent pas capable de le faire ou de simplement oser se lancer dans une telle opération, utiliser un tel instrument risque d’entraîner de sérieuses déconvenues car il faut souvent mettre la main « dans le cambouis » pour le régler (j’envisage d’écrire une page au sujet de la collimation dans les prochains mois, patience …).

Bref, ces considérations font de ce télescope un instrument à ne pas mettre (selon moi) dans les mains d’un débutant complet. Après, si c’est pour faire essentiellement de la photographie du ciel profond, un 200/800 est très bien adapté à cette activité. Si c’est plutôt pour de l’observation, il me semble plus judicieux de viser un 200/1000 ou un 200/1200 dont les contraintes en terme de F/D seront beaucoup moins gênantes.

Mon avis sur la Sky View Pro :

C’est selon moi une très bonne monture dans sa gamme prix. Elle est solide, stable, plutôt bien conçue. Equipée du viseur polaire, elle se met en station rapidement et précisément. En visuel elle porte sans souci des tubes de 200 mm et s’équilibre facilement. Ses grands cercles de coordonnées sont réellement utilisables pour le pointage d’objets aux coordonnées. Bref, c’est une très bonne monture pour du visuel.

Concernant la photographie, on peut bien évidemment faire sans souci de la photo planétaire avec une webcam, mais également du ciel profond si on se contente de poses courtes (moins d’une minute). Par contre la monture montre ses limites si on veut accéder aux poses longues. En effet, d’une part elle ne possède pas le fameux port ST4 d’autoguidage (contrairement aux HEQ5, EQ6…) qui permet d’accéder aux longues poses, et d’autre part il faut rajouter généralement un second instrument de guidage, qui ajouté au poids d’un telescope de 200 mm me semble devoir excéder les capacités de portage de la Sky View Pro. D’où mon passage à l’EQ6 quand j’ai voulu me mettre à l’autoguidage.

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