Observer la constellation de Persée

Objets observés :

1 étoile variable : Algol.

1 étoile double : Sigma 369.

4 amas ouverts : Double Amas de Persée, Melotte 20, NGC 1528 et M34.

1 nébuleuse planétaire : M76 (Little Dumbbell).

Introduction :

observation effectuée en octobre 2005. Persée est une constellation dont la forme n’est pas forcément très indentifiable la première fois qu’on la cherche, mais qui se repère en fait assez facilement car elle se trouve en-dessous de la très célèbre constellation de Cassiopée (bien visible dés le début de la nuit en automne), et car ses principales étoiles sont brillantes et faciles à voir à l’oeil nu. On observera principalement des amas ouverts, mais également quelques étoiles et une petite nébuleuse planétaire, M76. A noter que pour repérer certains objets, j’utilise l’étoile Gamma Andromède qui appartient, comme son nom l’indique, non pas à la constellation de Persée mais à celle … d’Andromède…, c’est pourquoi je vous invite à lire l’observation d’Andromède et Pégase pour vous aider à trouver cette étoile si vous ignorez sa position.

Chasse aux amas ouverts dans Persée : (carte)

Commençons par l’un des plus beaux objets du ciel profond et aussi l’un des plus faciles à trouver (on pourrait aussi ajouter que c’est un objet unique en son genre), à savoir le Double Amas de Persée. Sous un ciel correct, il se perçoit à l’oeil nu sous la forme d’une tâche grise diffuse bien visible en vision décalée. On l’aperçoit sans difficulté aux jumelles et au chercheur. Il ne reste plus alors qu’à pointer le téléscope dessus avec un faible grossissement, comme 28x (avec le 32 mm) ou 45x (avec le 20 mm). Comme son nom l’indique, cet objet est en fait constitué de deux amas tout proches l’un de l’autre, de taille équivalente, chacun d’eux étant composé de 30 à 40 étoiles visibles et brillantes à l’oculaire. C’est un spectacle vraiment magnifique ! L’un des deux amas, NGC 869, est plus concentré que l’autre, NGC 884. Avec un grossissement de 90x (avec le 10 mm), il n’est plus possible d’observer les deux amas ensemble mais on peut alors les observer séparément. Néanmoins c’est vraiment l’observation des deux objets dans le même champ qui offre le plus beau spectacle !

Poursuivons avec un autre grand amas ouvert, mais à la forme complétement différente, Melotte 20. Pour le trouver, il suffit de pointer la brillante étoile Alpha de Persée, puis d’aller chercher en-dessous (donc au-dessus dans l’oculaire). Il faut utiliser de préférence le plus faible grossissement possible, en l’occurence 28x pour moi, car l’amas est si étendu que même à ce grossissement, il ne rentre pas dans le champ. Les amas du type « Melotte » sont de grands amas peu denses, composés d’étoiles parfois très dispersées, il ne faut donc pas s’attendre à un regroupement d’étoiles plus ou moins circulaires. Melotte 20 ne fait pas exception à la règle, et en se balladant dans la zone on observe 40 à 50 étoiles très éparpillées, certaines formant des alignements. L’amas est dominé par 10 à 15 étoiles plus brillantes que les autres. Il est vraiment très éparse. D’ailleurs, on peut tout aussi bien se contenter de l’observer aux jumelles, et c’est d’ailleurs le seul moyen de le voir en entier d’un seul coup d’oeil.

Avant de poursuivre, tâchons de repérer deux étoiles bien visibles à l’oeil nu, Algol et Gamma Andromède. Gamma est une très belle étoile double dont vous trouverez la description dans l’observation d’Andromède et Pégase. Algol est quand à elle une célèbre étoile que vous pouvez observer au télescope par curiosité, vous verrez alors une étoile blanche bleutée brillante, sans particularité apparente. Pourtant Algol est très connue car c’est une étoile variable, dont la luminosité varie sur une période de 2 à 3 jours. Sa luminosité passe par des minimas d’une durée de deux heures, et il possible d’observer la remontée de son éclat à l’oeil nu.

Même si on ne prend pas le temps d’observer un minima d’Algol (il faut se renseigner sur l’heure exacte du phénomène pour espérer le voir !), on va utiliser cette étoile pour trouver notre prochain amas ouvert, M34. En fait, celui-ci se situe à peu près à mi-chemin de la ligne Algol-Gamma Andromède, légèrement plus près d’Algol et un peu « à gauche » de cette ligne. M34 étant un amas ouvert assez brillant et étendu, cela suffit normalement pour le repérer. Il est également visible aux jumelles, et en partant d’Algol et en remontant vers Gamma avec cet instrument, on le trouve aussi facilement, c’est une bonne méthode pour le repérer. On peut alors l’observer au télescope avec un grossissement de 45x, il est facile à voir, peu dense, avec 20 à 30 étoiles bien brillantes et bien détachées.

Nous allons terminer notre chasse aux amas de Persée avec NGC 1528, qui se trouve près de l’étoile Lambda Persée. Le repérage est cette fois un peu plus délicat, car Lambda est une étoile beaucoup plus faible que celles que l’on a utilisées jusqu’ici, et que l’amas n’est cette fois pas visible aux jumelles. On peut partir de Delta Persée, qui elle est bien visible à l’oeil nu, puis aller chercher « en bas à gauche » pour tenter de trouver le triangle formé en particulier par les étoiles Lambda et Mu Persée. Ce triangle est par contre bien visible avec des jumelles. Une fois trouvé Lambda, on la pointe avec le plus faible grossissement possible, comme 28x, et on va chercher à sa gauche pour trouver NGC 1528. Une autre méthode, plus précise, consiste à utiliser les coordonnées. On pointe Lambda Persée à 28x, on la décale vers le haut dans l’oculaire puis on va se déplacer uniquement de + 9 minutes en AD (Ascension Droite). Avec cette méthode je l’ai trouvé du premier coup ! Bref, NGC 1528 est un beau petit amas qui, à 45x, montre 20 à 30 étoiles serrées mais bien détachées les unes des autres, le tout sur un fond un peu nébuleux. 7 ou 8 étoiles plus brillantes que les autres se détachent du bord de l’amas, en formant une sorte de U. On peut encore le grossir 90x pour essayer de distinguer quelques étoiles de plus. Je l’ai trouvé assez intéressant à observer !

Une étoile double et une nébuleuse planétaire : (carte)

Repartons maintenant du côté d’Algol, pour aller trouver deux objets très différents. Tout d’abord, une étoile double : Sigma 369. Pour la trouver, il faut repérer Rho Persée, visible à l’oeil nu près d’Algol, et Oméga Persée , en-dessous des deux autres. Ceci peut se faire à 28x de grossissement, en pointant Algol puis en repérant les deux autres étoiles (attention à l’inversion, dans l’oculaire Rho est à gauche d’Algol et Oméga au-dessus des deux autres). En prolongeant une fois la longueur Rho-Oméga, on trouve une petite étoile blanche. C’est une double assez serrée, donc à ce grossissement, elle ressemble à une étoile simple. Il faut un fort grosssissement pour la dédoubler. De plus, l’éclat de l’étoile la plus faible est très inférieure à celui de l’étoile principale, ce qui augmente encore un peu la difficulté. En grossissant 158x (avec le 5,7 mm), on perçoit alors une double serrée, donc la composante principale est jaune et dont la composante secondaire, très petite, m’a semblée peut-être bleue.

Pour finir, nous allons chercher une petite nébuleuse planétaire, M76. Pour cela, il faut d’abord trouver l’étoile Phi Persée, qui est assez bien visible à l’oeil nu. Elle forme un duo d’étoiles avec l’étoile 51, ce duo est assez facile à trouver à l’oeil nu, en s’aidant de sa position par rapport à Gamma Andromède. Phi est donc l’étoile « à gauche » du duo, on peut alors la pointer au téléscope, à 28x de grossissement. En haut à gauche de Phi (en bas à droite dans l’oculaire) se trouve une petite étoile bien visible dans l’oculaire. A 28x, en mettant Phi en haut à gauche, l’étoile en question se trouve dans le même champ en bas à droite.

On centre alors cette étoile, et M76 est tout près d’elle. A faible grossissement, elle est vraiment toute petite, puisque sa taille est comparable à celle de la nébuleuse de la Lyre, M57. A 45x, on perçoit une petite tâche grise, bien visible cependant sous un bon ciel. A 90x de grossissement, M76 est bien mieux visible et se perçoit comme un rectangle gris. Il ne faut pas hésiter à l’observer en vision décalée, en laissant l’oeil de longues secondes à l’oculaire. Dans ces conditions M76 est bien perceptible, le rectangle devenant irrégulier. Cette nébuleuse est surnommée la « Little Dumbbell », en référence à M27, car sur les photos elle présente la même forme qu’elle, en plus petit évidemment. Sous un bon ciel et avec un grossissement d’au moins 90x, en observant attentivement et en vision décalée, on peut arriver à percevoir sa forme de « petite cacahuète ».

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