Prétraitement des images CMOS
avec l'ASI 1600 Pro (1/2)
Ecrit le 13/02/2022.
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Spécificités du traitement LRVB
Pour obtenir une image couleur avec le capteur monochrome de l’ASI 1600, il faut créer une image LRVB de l’objet photographié…
Késako 
? En fait, il faut faire des acquisitions avec un filtre Luminance pour obtenir les détails de l’image, mais comme le capteur est en noir et blanc, on obtiendra donc une image en noir et blanc de notre objet si l’on se contente de cela (ce qui peut être aussi un objectif en soi). Il faut ajouter ensuite des acquisitions avec les filtres Rouge (R), Vert (V) et Bleu (B) pour reconstituer la partie couleur de l’image. J’ai pu constater qu’un minimum de poses suffisait pour retrouver des couleurs à partir d’une image en luminance, mais il faut tout de même en faire quelques unes.
En conclusion, les données nécessaires à la création d’une image couleur en LRVB seront constituées du plus grand nombre possible de poses en luminance pour obtenir un maximum de détail et de luminosité sur l’objet concerné, et d’une série de poses dans chacun des filtres R,V,B qui ne nécessite pas de faire autant d’acquisitions qu’en luminance.
Spécificités du traitement pour l'ASI 1600
La caméra ZWO ASI 1600 Pro est équipé d’un capteur Panasonic MN34230. Je sais, ça vous fait une belle jambe 
! En réalité, à la lecture du livre Inside Pixisinght (ouvrage en anglais que je conseille si vous souhaitez vous plonger dans les détails de l’utilisation de Pixinsight, attention je parle ici de la seconde édition), on constate que l’auteur (page 30) déconseille l’utilisation des offsets pour le prétraitement des images. On retrouve ce conseil sur le site de ZWO : https://astronomy-imaging-camera.com/tutorials/what-is-amp-glow.html. Extrait (en anglais) : « Unlike CCD cameras, to ensure you properly remove glows, you should only subtract just the master dark. Do not use a master bias. A master flat may still be used ». En version française, ça donne : « Contrairement aux caméras CCD, pour retirer proprement l’ampglow, vous devriez seulement soustraire un masterdark. N’utilisez pas de masteroffset. Un masterflat peut cependant être utilisé. »
J’ai testé les deux méthodes (traitement classique par darks, flats, offset) et sans offset et j’avoue ne pas avoir constaté de différence dans le résultat… Du coup, j’en reste maintenant à la seconde méthode et je fais le traitement sans utiliser d’offset, c’est ce que propose la suite de cet article.
Le prétraitement va donc suivre les étapes suivantes :
1- Création du Masterdark.
2- Création du Masterflat pour chacun des filtres.
3- Calibration des brutes pour chacun des filtres.
4- Correction cosmétique des brutes pour chacun des filtres.
Pour suivre le déroulement du prétraitement, je vous propose de télécharger les process correspondants en cliquant ici … Voici la liste des process obtenue :
Nous allons maintenant les utiliser.
1-Création du Masterdark
Pour faire mon Masterdark, j’ai 15 images de dark de 180 secondes chacune, faites avec un gain à 139 et une température de -20°C .
Nous allons créer le Masterdark en cliquant sur Création du masterdark. On ajoute les images en cliquant sur Add Files, les paramètres sont normalement réglés ainsi :
Dans Image Integration, on a :
– Combination : Average
– Normalization : No normalization
– Weights : Don’t care (all weights = 1)
– Generated integrated image est cochée.
Dans Pixel Rejection (1), on a :
– Rejection algorithm : Winsorized Sigma Clipping
– Normalization : No normalization
– les cases Generate rejection maps, Clip low pixels et Clip high pixels sont cochées.
Dans Pixel Rejection (2), on va régler les curseurs Sigma Low et Sigma High puis on lance le process. Le but est d’obtenir des valeurs de réjection entre 0,15% et 0,25% (pour de plus amples informations sur le réglage des curseurs et l’analyse des résultats obtenus, relire la page prétraitement). Le résultat du process est une image noire. Pour en visualiser le contenu, on clique sur Visualisation des images linéaires pour activer le process STF puis on clique sur l’icône 
.
On observe une image caractéristique du Masterdark de l’ASI 1600, à savoir un effet ‘d’ampglow’, c’est-à-dire des effets de luminosité sur les bords de l’image liés au capteur de la caméra. Ce n’est pas un souci, car tout ceci disparaîtra au traitement. Il faut ensuite sauvegarder l’image (en la nommant par exemple masterdark).
2-Création du Masterflat pour chacun des filtres
Normalement, pour un prétraitement complet en LRVB, on devrait lors des acquisitions avoir fait des images de flat avec chacun des filtres L, R, V et B. J’ai en ma possession 15 images de flat pour chacun des mes filtres, donc 15 images de flat en luminance, 15 en rouge, 15 en vert et 15 en bleu.
On va maintenant créer le MasterFlat pour la Luminance, on clique sur Création du MasterFlat, le bouton Add Files nous permet d’entrer nos flat de Luminance. Certains paramètres du process diffèrent de ceux utilisés pour le Masterdark et sont normalement réglés ainsi :
– dans la partie Image Integration on trouve Normalization : Multiplicative
– et dans la partie Pixel Rejection(1) on trouve Normalization : Equalize fluxes.
On lance le process, il faut faire quelques essais en jouant sur les paramètres de réjection et on obtient le Masterflat pour la Luminance que l’on peut visualiser avec le process STF.
On va donc le sauvegarder, sous le nom masterflatluminance.
Il faut maintenant refaire la même chose pour chacun des filtres. On peut supprimer les images du process en cliquant sur Clear, puis on clique sur Add files pour entrer nos flats Rouge, et on va créer maintenant notre masterflat pour le filtre Rouge.
Quand ceci est fait, on sauvegarde le résultat sous le nom masterflatrouge.
On refait la même chose encore avec les flats Vert …
On sauvegarde le résultat sous le nom masterflatvert…
Et enfin même manipulation une dernière fois avec les flats Bleu …
Et on n’oublie toujours pas de sauvegarder le résultat sous le nom masterflatbleu.
Voilà, on a donc désormais entre notre possession notre masterdark, et 4 images de flat pour chacun de nos filtres nommées masterflatluminance, masterflatrouge, masterflatvert et masterflatbleu, avec lesquelles nous allons pouvoir calibrer les images de l’objet.