Observer la constellation de la Grande Ourse

Objets observés :

1 étoile double : Mizar.

5 galaxies : M81, M82, M108, M109 et M101.

1 nébuleuse planétaire : M97 (nébuleuse du hibou).

Introduction :

synthèse de deux observations, l’une effectuée en Avril 2004 et l’autre en Mai 2005. Cette constellation, dont la forme lui vaut le surnom de « grande casserole », est la plus connue de toute, et ne devrait poser aucun problème pour être repérée, à partir du moment où l’on se tourne vers le Nord ! Comme toutes les observations de printemps, elle contient surtout des galaxies, et nécessite donc un bon ciel noir, sans Lune, et l’utilisation de faibles grossissements. On ajoutera à cela l’une des plus célèbres étoile double du ciel, Mizar, et une drôle de nébuleuse planétaire, M97.

Des galaxies et une nébuleuse planétaire : (carte)

Tout d’abord, la Grande Ourse contient deux très belles galaxies, M81 et M82, qui forment en plus un couple puisqu’elles sont toutes proches l’une de l’autre. Leur observation est aisée… mais leur repérage un peu moins ! Pour cela, il faut prendre la distance entre Phecda (ou Gamma) et Dubhe (ou Alpha) de la Grande Ourse, et reporter une fois cette longueur en partant de Dubhe. Nos galaxies se trouvent dans cette zone, mais il faut chercher un peu. Normalement, avec cette méthode, on trouve une petite étoile visible uniquement au chercheur, qui est l’étoile 24 de la Grande Ourse, et qui est aussi le sommet d’un petit triangle isocèle visible également au chercheur. Il faut ensuite observer cette zone avec le grossissement de 28x (au 32 mm), et aller chercher un peu à l’est (à gauche…) de 24 pour les trouver. On n’y arrive pas forcément du premier coup ! Il faut faire un peu d’exploration. Normalement, on devrait tomber sur deux tâches grises, bien visibles ensemble dans le même oculaire. On peut alors grossir 45x (avec le 20 mm), et les deux galaxies restent toujours dans le même champ à ce grossissement. A gauche dans l’oculaire se trouve M82, qui est fine et allongée. On la surnomme parfois la galaxie du cigare. A sa droite M81 est plus étendue, de forme circulaire et avec un centre plus brillant entouré de brume grise. Ces deux galaxies (contrairement à la plupart des autres) supportent bien d’être grossies, elles ne perdent pas de luminosité et restent bien visibles, y compris en vision directe. Il ne faut donc pas hésiter à les observer à 90x (avec le 10 mm), voire plus ! C’est d’ailleurs à 90x qu’elles m’ont semblé le plus intéressant à observer, mais évidemment à ce grossissement elles ne sont plus visibles ensemble. La différence dans leur forme permet de faire des comparaisons intéressantes. Les contours de M82 sont bien définis, son centre est plus brillant mais sans forme précise, alors qu’à l’inverse, M81 est plus étendue, elle présente une forme circulaire mais aux contours plus flous, tandis que son centre forme une sphère brillante. J’adore ces galaxies !

Allons maintenant du côté de Mérak (ou Béta), qui va servir de point de départ pour nos deux objets suivants, M108 et M97 . M108 est une galaxie faible mais assez belle, et M97 est une nébuleuse planétaire en forme de sphère ronde et grise. Bien que peu brillants, ils sont tout de même facile à repérer quand le ciel est bien noir et de bonne qualité. On utilise le grossissement de 28x, car avec ce grossissement M108 et M97 sont visibles dans le même champ. M97 est d’ailleurs plus facile à voir que M108 au premier coup d’oeil. Donc on pointe Mérak à 28x et on va chercher en bas à gauche de l’étoile (en haut à droite dans l’oculaire), à un peu plus d’un champ d’oculaire d’écart. Pour être plus précis, on peut aussi tenter l’utilisation des coordonnées en positionnant Mérak en bas dans l’oculaire, et en se déplaçant uniquement en AD de + 10 minutes, ce qui devrait nous amener sur la galaxie. Encore une fois, M97 est plus facile à percevoir que M108, c’est peut-être elle que vous trouverez en premier. L’observation se fait ensuite à 45x. M108 est donc une assez faible galaxie, il faut insister en restant plusieurs secondes à l’oculaire, en vision décalée, pour mieux la voir. C’est une galaxie de forme allongée, assez grande et qui finit par être assez belle après une observation attentive. En ce qui concerne M97, elle présente l’aspect d’une belle boule ronde et grise, sans autre détail visible. Peut-être peut on tout au plus percevoir de petites différences de luminosité vers le centre. En tout cas son aspect général est étonnant. M97 est surnommée la nébuleuse du hibou, car en photo elle montre deux zones plus sombres qui dessinent comme les deux yeux de l’animal.

Une célèbre étoile double et d’autres galaxies : (carte)

Allons maintenant chercher une autre galaxie, M109, qui est très facile à trouver car à 28x de grossissement, elle se trouve dans le même champ que l’étoile Phecda. Le problème est cependant que M109 est vraiment toute proche d’elle et que c’est une galaxie peu lumineuse, donc l’éclat de l’étoile gène sa perception. La galaxie se trouve un peu en bas à gauche (en haut à droite dans l’oculaire) de Phecda, il faut essayer de mettre l’étoile hors du champ pour mieux la voir. On peut ensuite grossir 45x, ce qui ne permet pas franchement de voir plus de détails mais permet d’observer en sortant l’étoile du champ. M109 se présente sous l’aspect d’une tâche grise, mais on n’y perçoit pas de détail. C’est la galaxie la moins intéressante de cette observation !

Passons maintenant à l’une des étoiles du « manche » de la « casserole », la très célèbre étoile double Mizar. Si on l’observe à l’oeil nu, on peut apercevoir, sous un bon ciel (et avec une bonne vue) une étoile toute proche d’elle qui est Alcor. Ce couple d’étoiles peut être mieux observé aux jumelles, et évidemment au télescope. En regardant maintenant Mizar à 45x, on s’aperçoit alors que cette dernière est double également. A ce grossissement , on a donc dans l’oculaire Alcor d’un côté et Mizar de l’autre, accompagnée de son double. Les trois étoiles sont de la même couleur blanche. C’est assez sympa à voir !

Pour finir, on va chercher une dernière galaxie, M101. Une façon de la trouver est de partir de Mizar et de suivre les étoiles 81-83-84-86 (voir carte), elle se trouve ensuite au-dessus (n’oubliez pas que les positions sont inversées dans l’oculaire et au chercheur). Ces étoiles sont difficiles à voir à l’oeil nu mais elles se voient au chercheur, c’est donc au chercheur qu’il faut les suivre. On peut aussi remarquer que M101 forme le sommet d’un triangle isocèle avec Alkaid (ou Eta) et Mizar. Si le ciel est bon, M101 se repère sans trop de difficulté à 28x, car c’est une grande galaxie. Elle se présente comme une large nuée grise circulaire, très pâle, c’est une galaxie vue de face. Sa pâleur la rend très difficile à voir sous un ciel pas très sombre. Sous un bon ciel, on voit qu’elle est très grande. On peut la grossir 45x, et en l’observant en vision décalée on peut percevoir un centre un peu plus brillant, mais aucun détail n’est vraiment visible. Pour ceux qui connaissent, elle ressemble un peu à M33, la galaxie du triangle.

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